La fable dans " La grammaire est une chanson douce"
La fable dans « La grammaire est une chanson douce » d’Erik Orsenna (2001)
Extrait I : " Elle nous promenait de fable en fable".
Ce matin-là de mars, veille des vacances de Pâques, un agneau se désaltérait tranquillement dans le courant d’une onde pure. La semaine précédente, j’avais appris que tout renard vit aux dépens du corbeau qui l’écoute. Et la semaine encore antérieure, une tortue avait battu un lièvre à la course….
Vous avez deviné : chaque mardi et chaque jeudi, entre neuf et onze heures, les animaux les plus divers envahissent notre classe, invités par notre professeur. La toute jeune Mademoiselle Laurencin aimait d’amour La Fontaine. Elle nous promenait de fable en fable, comme dans le plus clair et le plus mystérieux des jardins.
- Ecoutez ça, les enfants :
Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille
Elle qui n’étais pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille…
Ou ceci :
Va-t-en, chétif insecte, excrément de la terre !
C’est en ces mots que le lion
Parlait un jour au moucheron.
L’autre lui déclara la guerre.
Laurencin, en récitant, rougissait, pâlissait : c’était une véritable amoureuse.
- Vous vous rendez compte ? En si peu de lignes, dessiner si bien l’histoire… vous la voyez la grenouille envieuse, non ? et le moucheron chétif vous ne l’entendez pas vrombir ?
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