Jonathan Livingston le goéland : un roman initiatique ou d'apprentissage .
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2 - Lisez les extraits suivants:
Il n’y a pas d’illusion à me faire, je suis un goéland. De par ma nature un être borné. Si j’étais fait pour apprendre tant de choses sur le vol, j’aurais des cartes marines en guise de cervelle. Si j’étais fait pour voler à grande vitesse j’aurais des ailes courtes du faucon et je me nourrirais de souris et non pas de poisson.
D’avoir décidé de redevenir l’un quelconque des membres de la communauté, il se sentit réconforté. Il combattrait désormais cette force qui le poussait à apprendre. Il n’y aurait plus de défi donc plus d’échec. Il était plaisant de ne plus penser, enfin, et de voler ainsi dans le noir, vers les lumières de la plage !
Ses pensées étaient triomphales ; « la vitesse limite ! Un goéland volant à trois cent soixante kilomètres à l’heure ! Quel exploit ! Quelle percée vers l’avenir ! »
Son unique chagrin, il ne le devait pas à la solitude, mais au fait que les autres goélands ne voulaient pas croire à la gloire du vol, au fait qu’ils se refusaient à ouvrir les yeux et à voir !
Ce qu’il avait autrefois souhaité pour la communauté, il le conquérait maintenant pour lui seul. Il apprenait à voler et ne trouvait pas trop cher le prix payé. Jonathan le Goéland comprit que l’ennui, la peur et la colère sont les raisons pour lesquelles la vie des goélands est si brève et, comme il les avait chassés de ses pensées, il vivait pleinement une existence prolongée et belle.
—Pour voler à la vitesse de la pensée vers tout lieu existant, dit-il, il te faut commencer par être convaincu que tu es déjà arrivé à destination.
« Mais oui, c’est vrai ! Je suis un goéland parfait sans limites ! »
—Nous pouvons désormais, si tu le désires, nous mettre à travailler sur la durée, dit Chiang, jusqu’à ce que tu sois capable de survoler le passé et l’avenir, et c’est alors que tu seras prêt à entreprendre le plus difficile, le plus puissant, le plus merveilleux de tous les exercices. Tu seras prêt à prendre ton vol pour aller là-haut connaître le sens de la bonté et de l’amour….
En tant qu’élève, ce rude gaillard de Fletcher approchait de très près l’idéal.
Au bout de trois mois, Jonathan avait six autres élèves, tous des exclus, tous intéressés par cette étrange notion nouvelle du vol pour la joie de voler.
—Chacun de nous, en vérité, est une idée du Grand Goéland, une image illimitée de la liberté, leur expliquait Jonathan lors de leurs réunions du soir sur la plage.
—Tu n’as plus besoin de moi. Ce qu’il te faut désormais, c’est continuer de découvrir par toi-même, chaque jour un peu plus, le véritable et illimité Fletcher le Goéland qui est en toi. C’est lui qui est ton maître. Il te faut le comprendre et l’exercer.
—Pauvre Fletcher, ne te fie pas à tes yeux, mon vieux. Tout ce qu’ils te montrent, ce sont des limites, les tiennes. Regarde avec ton esprit, découvre ce dont d’ores et déjà tu as la conviction et tu trouveras la voie de l’envol…
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